Les grands étaient dans un boulodrome (à coté du tristement célèbre hall des expositions où les joueurs d'échecs ont supporté des températures infernales lors du championnat de France adulte en août 2009). Depuis les tribunes, je voyais les enfants jouer.
Pour les petits, il n'y avait aucune visibilité. Les familles attendaient sur le parking que les jeunes sortent de la salle de jeu. Passer plusieurs jours sur un endroit poussiéreux et venteux, de nombreux parents n'ont pas dû apprécier.
Les entraîneurs avaient à leur disposition deux salles d'analyse spacieuses. Ce qui n'est pas négligeable, sachant qu'il faut y passer quelquefois huit heures par jour. La suppression de l'open accompagnateur a fait de la place.
Les nulles par convention mutuelle sans se référencer à l'arbitre étaient interdites.
Deux cadets ont atteint une finale roi fou de cases blanches contre roi fou de cases noires. Ils ont demandé à l'arbitre le droit de faire nulle. L'arbitre a dit qu'il existait une position de mat et qu'il fallait continuer de jouer, il est retourné sucer sa compote en tube, laissant les deux joueurs médusés.
D'ailleurs, avec des cavaliers le cas peut aussi se produire. Je soumets à la sagacité de cet arbitre ce mat aidé en 7 coups de Mertes. (On ne compte que les coups noirs)
La solution: 1...Re6 2 Rd3 Rd5 3.Re3 Rc4 4 Rd2 Rb3 5 Cd4 Ra2 6 Rc3 Ra1 7 Rb3 Cb1 8 Cc2 mat
Le championnat de France est un moment de grâce pour les entraîneurs car les jeunes sont très motivés. D'un autre coté, ils investissent trop sur le plan émotionnel, c'est pourquoi, vous voyez beaucoup de gaffes et les outsiders sont à la fête.
J'entraînais des jeunes de la ligue centre.
Le matin, je consolidais les répertoires d'ouverture et mettais en garde contre les différents pièges que les entraîneurs adverses pouvaient placer. Je faisais répéter trois fois les variantes. Ils revenaient en me disant avoir eu un trou de mémoire à cause du stress ou pour des raisons inexplicables.
Mieux vaut travailler au cours de l'année et faire des révisions le jour du match plutôt que d'avoir à tout apprendre d'une ouverture deux heures avant la partie.
Ma fille Capucine a fini troisième, onze ans après sa seconde place, en petite poussine. Une belle persévérance.
Dans cette catégorie juniore féminine, elles se connaissent bien car elles se sont rencontrées plusieurs fois dans les championnats précédents. Elles n'étaient que douze au départ, mais n'étaient que des joueuses expérimentées.
Elle n'a pas joué à son niveau contre les deux favorites: « Contre certaines joueuses, impossible de se concentrer». En fin de tournoi, elle a retrouvé son calme et a pu se placer. La championne, Margaux Lefèvre avait Edouard Romain comme entraîneur personnel, les podiums sont durs à prendre.