Les cours

cours d'échecs

Les tarifs

Les cours en club auprès des jeunes :

cours d'échecs

  

 

 

 

 

Les enfants privilégient leurs intuitions, leurs habitudes. Ils sont émotifs, téméraires ou conservateurs indépendamment de la situation du jeu. Le métier d'entraîneur d'échecs est délicat car il doit apprendre à des élèves naturellement portés vers les prises de décisions irréfléchies à raisonner calmement.

Les parents s'irritent de voir leur enfant obtenant de bons résultats à l'école faire régulièrement des contre performances. Les efforts intellectuels demandés aux échecs sont plus intenses que ceux requis dans le monde scolaire.

Seuls une pratique régulière et des entrainements fréquents en cours particuliers et collectifs peuvent remédier au manque de maturité. S'ils veulent donner une chance à leurs rejetons de briller, les parents doivent sacrifier beaucoup de temps et d'argent pour les accompagner dans les compétitions et dans les différents cours.    

 

Un club structuré a des groupes de niveaux: Les débutants (première année). Les intermédiaires (deuxième année) et les confirmés (plus de deux ans).

(J'ai animé une belle école d'échecs avec ce format à Pau Henri IV. )

 

Dans le troisième groupe viennent les enfants au alentour de 1500 Elo et le cours s'étoffe. Il est nécessaire qu'ils obtiennent des succès sinon arrivés à l'adolescence, ils vous lâchent et le club perd ses effectifs.

Cela semble super cool de papillonner d'une activité à l''autre mais être novice n'est pas de tout repos. Après le plaisir de la découverte, arrivent les apprentissages et cela passe par de nombreuses défaites.  

 

 

Les écoles publiques

A Limoges, l'animateur en milieu scolaire est une pièce interchangeable, posé comme une rustine pour quelques semaines. 

Les conseils d'école peuvent demander n'importe quel énoncé d'animation, charge à la caisse des écoles de recruter le personnel correspondant. Un concours d'originalité pour les maîtresses et certains ateliers répondent à des appellations vraiment étranges.

 

 

La productivité des employés est meilleure la première heure et décroit au fil de la journée.

Les cadres des collectivités territoriales optimisent la masse salariale et une foule d'intervenants sont embauchés dans les écoles à temps partiel quelques heures  éparses par semaine, avec des plannings bizarres, un peu comme des caissières de supermarchés. Mes collègues: des retraités en manque de vie sociale, des jeunes à la recherche d'un premier emploi, des handicapés, des mères de famille. Peu de professionnels. Tout ce monde n'est pas politisé. Les coûts sont rabotés sur une population qui n'offre aucune résistance.

 

Un questionnaire nous demandant des informations sur le bon déroulé de nos ateliers nous est envoyé. Je controle mes réponses car avec nos contrats à durée déterminés, les récalcitrants et les revendicatifs  sont évincés l'année suivante. Je marche sur des oeufs. Un jour je dis à un directeur qu'avec les beaux jours, les enfants sont moins motivés, que mes effectifs se réduisent. Oh la boulette, il m'a arrété l'atelier illico. 

 

Chaque minute payée, l'animateur est employé à fond, il a des enfants à garder.

 

Avec un temps partiel bien composé, un vingt heures par semaine avec multi employeurs, c'est un métier fatiguant à cause des déplacements (non défrayés ni comptés en temps  de travail). Pas d'ouverture de droit au chômage ni à la retraite car le nombre d'heures d'activité est toujours en dessous du nombre requis. Les lois sont faites pour les classes moyennes et aisées. Les travailleurs pauvres peuvent se compléter avec les minimas sociaux.

 

A Limoges, les maires socialistes successifs ont embauché du personnel municipal à tour de bras avec des visées électoralistes. La ville est en déséquilibre financier pour des décennies du à cette masse srepondrealariale énorme. Des gens difficiles à recycler mais avec des contrats en béton et soutenus par les syndicats.  C'est pitié de les voir traîner dans les différents services: de gros parasites sociaux. Au centre culturel, j'ai observé certains de ces agents pendant plus d'une dizaine d'années sans arriver à comprendre quelle était leur fonction.

Ce beau monde se retrouve tous les deux mois dans les rues limougeaudes en agitant des drapeaux rouges. Il devrait le teindre en bleu prusse leur emblême.  Ce sont pas eux les damnés de la terre, c'est de l'usurpation.

 

La droite est plus honnête. Ils annoncent la couleur.

 

Un jeune est embauché dans un service technique de la ville. Comme il tarde à passer le permis et n'a pas de voiture, ses collègues le surnomme «le roumain». Pour ces aliénés fascistes, ne pas avoir de voiture ou être roumain est le signe de la déchéance humaine.

 

Les périodes scolaires sont rognées au maximum et l'espace géographique aussi. Au début, nous intervenions partout et ensuite seulement dans les écoles excentrées déshéritées.

 

Les services des interclasses et temps après la classe sont souvent réorganisés, ce qui accroit le malaise des animateurs scolaires. Avec des appellations ronflantes comme aménagement du temps de l'enfant les ateliers ont lieu à des heures impossibles, le soir après les cours. Un ministre socialiste a proposé de faire rentrer les activités périscolaires dans le temps scolaire. Il y a des rapprochements, les professeurs viennent voir les ateliers avec leurs élèves. C'est vital pour nous mais les syndicats enseignants ont réagi violemment avec des grèves et des manifestations: "Nous ne donnerons pas nos classes". Comme à son habitude, le gouvernement Hollande recule.

 

Je suis allé voir un responsable syndical municipal à la maison du peuple pour me plaindre d'un directeur de centre culturel qui a embauché un deuxième animateur pour partager mes six heures hebdomadaires, coupant mon école d'échecs en deux. 

Le syndicaliste m'a conseillé de tenter le concours de directeur pour prendre sa place. Une réponse inattendue de la part d'un cégétiste, employé de la ville.

En acceptant des conditions d'emplois détériorés, les précaires effraient le personnel établi, les fonctionnaires. Ils veulent des collègues du même statut qu'eux. C'était un phénomène observé par les sociologues, un pourcentage des employés bien installés deviennent agressifs envers les travailleurs pauvres.

Les plus faibles brimés par des cégétistes! Les pauvres ne votent pas à gauche, voilà une raison.

 

La plupart des enseignants ne sont pas belliqueux. Je suis transparent. Une personne m'explique les lieux le premier jour et ensuite plus personne ne m'adresse la parole durant toute l'année. Je croise d'autres animateurs en coup de vent. Si un atelier se passe mal, je suis livré à moi même. Les enfants m'aident et m'expliquent les particularités de leur école. Il m'arrive de devoir courir après une femme de ménage pour ouvrir la porte de ma classe fermée à clefs. Souvent je ne suis pas prévenu lorsque l'école ferme pour grève ou classe verte par exemple.

 

La mairie découpe l'année scolaire en courtes périodes, en raison d'un cours par semaine. Une fois qu'ils ont appris le mouvement des pièces et compris le fonctionnement de l'atelier, qu'ils sont autonomes, il faut changer d'élèves. C'est épuisant.

 

Dans une école de centre ville, une bonne surprise. Une association de parents d'élèves me multiplie par trois mon tarif. Le président, le directeur de l'école, est un militant d'extrême gauche. Un planqué, la moitié de l'année, il est absent. Il obtient des congés pour suivre des formations ou pour se présenter en creuse aux élections. Avec tous ces efforts, il obtient deux pour cent des suffrages. Il est remplacé à la tête de l'association par le président de la chambre de commerce et mon tarif horaire s'effondre.

 

Les directrices d'écoles disent être débordés par les taches administratives et ne veulent pas se charger des ateliers.  C'est gênant, les intervenants sont dépendants des professeurs, pour la composition des groupes. Ils connaissent les enfants et peuvent équilibrer les ateliers. Réunir tous les durs ensemble dans un atelier est une des manières d'éliminer un animateur.

 

 Je suis intéressé par mes performances aux échecs. Cet emploi, c'est pour m'assurer un statut social, présenter quelques fiches de paie et éviter d'être obligé de prendre un emploi plus contraignant. Je sais ma prestation éphémère et mal rémunérée. Je n'ai pas peur de la perdre.

Pour mes revenus, importent aussi mes résultats dans les tournois de week-end.

 

 

Le vacataire à temps partiel est au plus bas degré de l'administration. Sur mes fiches de paie de la mairie, j'ai le grade zéro. Même pas un demi point. Je suis allé chercher un renseignement au service comptabilité et une fonctionnaire m'a appostrophé. "Comment pouvez vous signer des contrats  de travail pareils?"  Son service édite le document et je suis un jaune d'accepter de le signer.

  

S'il reste un espace de liberté, c'est encore la classe d'école primaire. Les gamins ne sont pas encore formatés. Les parents s'y emploient: nombre de gosses suivent le grand prix automobile le dimanche après midi, à la télé, en famille.

 

J'essaie dans les ateliers de créer l'engouement pour le jeu. Avec des débutants, je ne réussis pas à les faire s'impliquer. Ils ont une façon de se défausser, de rester superficiels qui rend cet objectif impossible mais j'ai de bons moments. Pris par la passion, parfois la classe ressemble à un tripot. Les enfants sont toujours prêts pour la rigolade. J'essaie d'éviter l'ennui dans mes classes.

Je lâche la bride, les encourage à être actif mais il faut faire attention que le cheval ne s'emballe pas. En général, mes ateliers sont bruyants et les enseignants me regardent avec un air de reproche.

 

L'animateur est très dépendant de la qualité du personnel enseignant. Son cours se passe bien si les maîtresses a su calmer les tensions entre les élèves.

Quand la direction de l'école crée une ambiance sécurisée dans l'établissement, les enfants sont plus concentrés et enclins à apprendre.

C'est sensible au retour des vacances, c'est la foire et deux jours plus tard, les maîtresses ont recréé une ambiance studieuse.

 

Il est possible d'être un enseignant imposteur et de jouer la montre. Méthode à suivre: Faire longuement l'appel; Rappeler les règles de discipline; Faire un cours sur une notion simple et la reprendre toute l'heure. Hurler quand un enfant se balançe sur sa chaise et à la moindre conversation. Dix minutes avant la sonnerie, faire soigneusement ranger la salle et les pièces dans les boites. Sortir de la classe avec des élèves calmes et bien rangés par deux. Un surveillant thématique plébiscité par la direction. Il y a un bémol, si l'animateur devient impopulaire et n'a plus le nombre requis d'élèves, il perd son atelier.

Ils ont une passion pour l'ordre dans ces écoles, peu importe s'ils reste quelques analphabètes dans le lot. Il faut sauver les apparences.

 

Une heure d'atelier me donne souvent la migraine. Jamais je ne pus me défaire de ce problème malgré mes efforts pour aborder les cours avec sérénité. Douze casseroles sur le feu, une sollicitation constante.

 

Professionnellement, je ne peux pas tomber plus bas mais la droite arrive. Ils me font venir pour des prestations de quarante cinq minutes. Cà doit être illégal. Le minimum, c'est un heure, je crois.

Je suis tombé sur un directeur syndiqué pervers car l'organisation proposée pour un atelier est invraisemblable.

En trois quarts d'heure, je dois aller chercher les gamins dans deux études différentes, faire l'appel, leur faire prendre leurs affaires, aller chercher les jeux à l'étage, retrouver ma salle d'activité et y faire le cours. Je dois ensuite les amener au portail et donner les enfants aux parents présents pour enfin retourner avec les gosses restants vers leurs études respectives. Un jeu de piste. Ils paient un intervenant extérieur une bouchée de pain pour faire visiter l'école aux gamins. 

Des tarés. Je ne reconduis pas mes contrats avec cette municipalité. Vu le mépris avec lequel ils traitent les travailleurs pauvres, il est légitime de s'inquiéter pour les gosses de ces travailleurs, pour eux l'école est obligatoire, il ne peuvent pas quitter.

 

 

 

les écoles de quartiers populaires

Le programme: un éventail d'activités est proposé et les enfants sont libres de les poursuivre ensuite dans les clubs et associations s'ils le désirent.

 

Mais les enfants de cité ne sortent pas pour aller dans les clubs de centre ville.

 

Je tenais un stand d'échecs à la fête de quartier de Beaubreuil et j'étais excédé. Pendant un temps qui me sembla infini, sur la scène proche, des lesbiennes avaient tapé sur des casseroles pour imiter les enfants des favelas. Je n'avais rien contre ces femmes blanches, certainement pas du quartier, mais elles me tapaient sur les nerfs avec leur infame tintamarre. J'avais demandé à un passant asiatique s'il aimait cette musique. Il avait haussé les épaules en levant les yeux aux ciel. Au même temps moment, pour finir de m'irriter, des types s'étaient installés pour jouer aux dames sur les échiquiers.

 

Les thèmes des associations de gauche: La défense des minorités, la capoeira: une danse d'esclaves, le cirque, le spectacle de rue; Pour le reste, le foot et l'éternel atelier cuisine plébiscité dans le quartier.

 

 

A mon arrivée dans une école, j'assistais à une scène incroyable.

Dans la grande cour, en plein soleil, les enfants étaient éloignés les uns des autres et des enseignants criaient qu'ils allaient procéder à une fouille corporelle générale. La scène me rappela fortement Furyo, le film sur un camp de prisonniers japonais durant la deuxième guerre mondiale. J'étais choqué mais les enfants m'apprirent qu'un handicapé s'était fait voler son sonotone. Cette mise en scène était certainement supposée impressionner le voleur. 

 

Les enseignants étaient rudes dans cette école et les règlements interdisaient aux enfants de circuler dans les couloirs après la sonnerie. J'avais laissé un gosse sortir pour aller aux toilettes et surpris par un enseignant en train de graffiter, il avait pris une baffe. J'avais pensé un moment que j'avais affaire à une équipe d'enseignants racistes mais ils avaient instauré ces règles pour éviter les vols et les dégradations constantes, il y avait même des incendiaires. Dans les quartiers, tout est permis, les enseignants ne se seraient pas permis de frapper sur des français de classe moyenne, cela aurait fait tout de suite des histoires.

 

J'intervins une dizaine d'années dans cette école. Une stabilité inhabituelle. Une enseignante de l'équipe connaissait les échecs et m'avait soutenu auprès de la directrice.

 

Dans les conflits entre élèves, le langage est très cru et pour des broutilles, après les insultes sur leurs mères venaient très vite des bagarres. Ils s'envoyaient vraiment des coups de poings et j'étais obligé de les attraper pour les séparer. Après ces quelques coups échangés, l'ambiance redevenait normale. Si la majorité des enfants n'étaient pas aussi nerveux, ils étaient spectateurs de ces violences et ils vivaient tous dans un milieu conflictuel et angoissant. 

  

 Je vois aussi des enfants heureux et rayonnants. Ils ne sont pas conscients de la misère de leur existence. 

Ce sont beaucoup de musulmans et comme les enfants catholiques des écoles privées, à force d'entendre parler d'amour de Dieu toute la journée dans leurs familles, beaucoup restent placides, calmes. 

Comme chante Sting, "les russes aiment aussi leur enfants". Le tempo est plus lent. J'ai des effectifs réduits. Si le niveau général est plus faible qu'en ville, il y a des enfants intelligents et bien éduqués, peut être issus de familles aisées, qui ont subi des revers de fortune. 

Ma première année dans cette école s'est mal passée. Comme souvent, ils m'ont envoyé de grands garçons impossibles. Le jeu d'échecs devant les socialiser. Je vois la directrice en lui parlant de mes difficultés et elle me conseille de virer les plus pénibles. Je m'exécute et elle me téléphone pour m'expliquer que le nombre d'enfants étant inférieur au nombre réglementaire, l'atelier est annulé. J'ai trouvé le procédé cavalier. Quelques années plus tard, elle me redemande mais elle fit attention de ne plus m'envoyer les cas désespérés.

 

Dans la salle des professeurs, il y a toujours des chocolats fins, des croissants, tout un tas de friandises appétissantes et odorantes. C'est un supplice pour les élèves lorsqu'ils passent devant ce palais de la gourmandise car la porte reste grande ouverte et ils sont affamés et se partagent des soupes chinoises déshydratées. Ils sont plus tendus en fin de mois, c'ést palpable.

Les enseignants sont toujours en grève pour demander des salaires plus importants mais jamais pour relever les minimas sociaux. 

Une élue socialiste nous a fait assister à une exposé sur l'état sanitaire des enfants à Beaubreuil. Ils ont des carries. Beaucoup sont mal suivis médicalement. 

 

Aux portes ferrées, une école sans mélange social, juste des pauvres. C'est mon quartier, je arrivé en avance pour mon atelier. Une école d'application. La moitié du temps, j'entends la maîtresse hurler. Elle crie comme on crie sur des chiens. 

Mes élèves étaient du genre à brûler des poubelles et à chaparder dans le centre commercial du coin. Mauvais tirage.

La maitresse est venu m'engueuler car je ne les tiens pas.

Ce n'est pas une méthode d'éducation que de gueuler comme çà. A terme cela crée des traumatismes et ces gosses vont devenir des toxicomanes ou des délinquants.

Un moment je leur dis "Si vous ne voulez pas jouer, faites des dessins mais ils m'ont dessiné des trucs obcènes. J'allais me faire virer à cause de ces tocards. J'ai vite déchiré les feuilles. Niveau d'éducation: zéro. Belle école d'application.

L'enseignante habite dans une bicoque à une vingtaine de kilomètres mais je suis leur voisin. Pas question que je m'en fasse des ennemis.

J'apporte des médailles et des coupes que j'ai gagné pour les motiver mais çà marche mal. Ils sont blasés. Surpris car je les laissent libres, les enfants me trouvent pas assez sévère.

 

Je connais cette école. J'y ai envoyé ma fille en maternelle. Un élève a fait ses besoins dans la bibliothèque. Ma fille a quitté l'établissement. Le symbole est trop fort.

 

Des femmes non musulmanes, amènent leurs enfants en pantoufles et robe de chambre et reviennent les chercher le soir dans la même tenue. Il y a un seul enfant blond et athlétique dans l'école, c'est un enfant éprouvette. Ayant eu le choix, la maman n'a pas pris du tout le type de son mari, un brun rabougri. Peut être le donneur a un gros QI.  Que devient cet enfant? Un bon cas pour étudier la part de l'inné et de l'acquis dans la destinée humaine. Le pauvre, les statistiques ne sont pas en sa faveur.  

 

J'ai des nouvelles du quartier par l'intermédiaire de mes filles. Peu communicatif, je reste dans la cité sans interférer avec  le voisinage mais mes enfants ont des rapports sociaux. J'apprends que la voisine de palier n'est pas la fille de ses parents. Clandestins, ils ont pris un enfant sous le bras pour passer la frontière et espérer plus facilement obtenir des papiers arrivés en France. Dans un immeuble proche, une tripotée d'enfants logent chez le grand père éboueur mais les parents sont bloqués en Algérie. L'étage dessous, un père a ramené sa fille en Afrique noire et l'a fait exciser. A son retour, elle décéde. Suicide? Elle a droit à deux lignes dans le journal associatif de la cité.

Dans un appartement, des filles restent seules de longs mois, la mère part faire des voyages d'affaires. Encore, il y eut un drame lorsqu'elle décéde dans un accident.

Des gamines jouent au pédo avec mes filles dehors. Innocent, je suis allé demander: "Qu'est que c'est un pédo?" Elles me montrent un type habillé bizarrement au loin et partent en criant : "Le pédo! Le pédo". Les filles ne jouent pas au loup, elles jouent au pédo. Les mères ne parlent que de pédos.

 

Les jeunes du collège voisin caillassent les voitures passant en contre bas, ils se croient en Palestine. L'agence pour l'emploi du coin s'est fait incendier. Une tour aussi a failli partir en fumée. Je suis logé pour rien mais la voiture se fait vandaliser sur le parking. Le centre social est dévalisé pendant les week-ends. Les ivrognes urinent dans les escaliers. Les gosses font sauter les plombs dans les couloirs, il faut marcher dans le noir au milieu des sacs de poubelles. Impossible d'éduquer ses enfants dans un milieu pareil, je suis parti.

Quand vous passez, vous voyez une cité amorphe mais des drames s'y jouent en sous main et les enfants en sont les principales victimes.

 

Il y a différentes classes sociales chez les étrangers dans ce quartier populaire. Les sans papiers, ceux qui ont les papiers et touchent les minimas sociaux, ceux qui ont les papiers et un emploi. Les être humains ont la manie des classements et ils se snobent entre ces différentes catégories.

 

Beaucoup d'enseignantes gardent le masque de la colère imprimé sur le visage. Il y a une ligne droite et elles s'y tiennent. Je me demande où elles trouvent leur conviction.

Ce métier rend autoritaire mais je ne sais pas crier. Il faut utiliser son ventre. Si je persiste, je deviens aphone. 

 

Les professeurs proches de la retraite sont esquintés. Je suis allé voir la directrice pour me plaindre des élèves après un atelier mortel car les pièces ont volé par la fenêtre. Elle pleure. Ce sont les élèves de sa classe, elle a supporté le chahut toute la journée.

  

Il y a une grande inégalité entre les écoles de quartier et les proches écoles élémentaires des villes pavillonnaires. Cinq kilomètres et le monde change. Les bâtiments, les équipements, d'un coté datent; Tout bétonné, longs couloirs froids, peintures bon marché défraichies. De l'autre, des matériaux de dernière génération,de jolies décorations. Ces quartiers, une colonie de l'intérieur. Une population de laisser pour compte. Le décalage est flagrant.

Heureusement, des affiches rassurent: "Le limousin, la solidarité est dans notre ADN."

  

 

La réunion d'information

Michel SAUCEY

En début d'année, les animateurs périscolaires sont conviés à une réunion à la mairie de Limoges. J'ai la sensation d'être dans dans la file d'attente du secours populaire. Des looks pauvres. Des filles avec leur bébés. Ces jeunes faisaient partie du quart monde. Vu leur dégaine, il devait y avoir des camés dans le lot.

  

Devant notre assemblée misérable, le conseiller municipal socialiste entame un discours un discours sur le thème :

 

" Vous ne faites pas ce métier pour l'argent mais par passion".

Il n'a pas tort, vu notre rémunération, mais ce propos est cynique.

Cet élu a des passions terrestres et vit dans une confortable maison dans les faubourgs chics et ses gosses n'ont jamaisvu les écoles délabrées des quartiers. 

 

 


   

Jeune, j'assiste à une réunion d'animateurs au centre culturel. Les intervenantes âgées se plaignent de voir leurs nombre d'heures diminuer. La disparition progressive programmée, chaque année, un peu moins d'heures. 

J'ai voté la grève mais je suis minoritaire. Qu'est ce qu'un centre culturel sans ses animateurs vacataires? Une coquille vide. Les jeunes et les femmes sont les principaux pourvoyeurs des métiers de l'animation. Il n'y a pas de mouvements collectifs de revendication.

Les joueurs d'échecs sont inoffensifs en chassant le roi adverse, des types bien plus dangereux se lèvent le matin avec l'idée de détruire quelqu'un. 

   

  


Les cours particuliers

 

Qu'est ce qui fait courir les joueurs d'opens ? 

 

Gagner une partie d'échecs leur procure des plaisirs inégalés.

 

Je venais de remporter un tournoi. Je marchais sur l'eau. Un camé dans la rue me jeta un regard complice, croyant que j'étais shooté. Sans produits illicites, j'arrivais à des moments de joie incomparables. Bien sur, l'euphorie ne durait pas et si je gagnais souvent, cela ne me faisait plus rien et je devais remporter des évènements plus prestigieux pour ressentir quelque chose. Il n'y a pas de recette miracle.

 

L'entrainement prime et rien de mieux que des rendez vous fréquents avec un spécialiste aimable pour réparer les trous de votre répertoire, vous encourager et vous motiver à l'étude. Prendre le temps d'analyser une position et détailler les raisonnements qui mènent aux meilleurs coups.

 

Des gens, passés au club,m'avaient avoué n'avoir jamais joué avec un être humain. Ils avaient appris les échecs sur leur téléphone. Ils sont repartis. Ils préfèrent être dorlottés dans le monde virtuel.

Les robots nous fidélisent ; Ils sont  disponibles. Ils nous encouragent à chaque petit pas en avant. Ils nous donnent un classement au dessus de votre valeur. Ils nous laissent gagner contre des adversaires fictifs. Nous avons sur l'écran toujours plusieurs propositions et nous pouvons zapper dès que nous sommes confrontés à une difficulté. Nous disposons de vidéos faites par de super grands maitres mais les leçons s'adressent à un public vaste, le niveau n'est pas adapté.

La machine nous propose des jeux de vitesse qui ont plus affaire avec de la dextérité qu'avec de la réflexion. Elle veut nous garder avec elle. Vos données sont précieuses.  

 

N'interagir qu'avec des automates laisse dans le néant. L'intelligence artificielle annonce les meilleurs coups avec des évaluations. Elle n'explique pas encore comment  les trouver. 

 

 

 

Peu d'élèves suivent des cours particuliers dans la région. Les limousins ont peu l'esprit de compétition et pensent le jeu d'échecs comme un loisir. Dans la capitale régionale, Limoges, il n'y a pas plus de cinquante personnes intéressées par les échecs. Sur les statistiques du club, il peut y avoir plus de licenciés mais c'était artificiel. Les élèves sont licenciés lorsqu'ils participent à une rencontre académique. Des licences à cinq euros, cela permet de réclamer des aides.

La plupart des joueurs d'échecs s'inscrivent au club surtout pour trouver un lien social. Comme les gens qui promènent leur chien avec l'espoir d'entrer en contact avec d'autres propriétaires d'animaux. Comme formateur, cette superficialité est irritante. 

 

Les subventions servaient à faire des tours en voiture et des repas entre amateurs. La demande pour un entraineur est minime dans cet environnement. Au plus quelques heures pour des animateurs.

 

Trop d'enfants font les pitres dans les cours collectifs. Ils gardent les mauvaises habitudes prises dans leurs collèges et ne  s'intéressent qu'à interagir avec leurs camarades. Le rendement est faible. Les effectifs jeunes sont clairsemés. Il n'y a pas d'adversité; Ils sont champions régionaux sans efforts.

Les entrainements adultes, c'est le grand vide. 

 

Devant les résultats affligeants d'un gamin aux championnats, j'avais proposé des cours particuliers. Sa mère s'était mise en colère: « Non, dans ce cas là, je préfère qu'il arrête l'activité! ».

 

Dans des régions plus compétitives, les clubs prennent en charge les cours particuliers de leurs éléments les plus prometteurs.

En limousin, les présidents de club y sont réticents. D'où des écarts de niveau patents avec les autres régions.

Internet rend le monde accessible et je ne suis pas dépendant des petits potentats locaux . 

  

Une élève limousine avait fait sa généalogie, espérant trouver une lignée prestigieuse. Elle était déçue : "Que des bouviers! Aussi loin que j'ai pu remonter! ". Elle était chic dans son tailleur serré mais sa physionomie ne trompait pas: Trapue, un peu courte sur pattes et un gros nez. Tout à fait adaptée pour courir derrière les bestiaux.

 

 

L'entraînement d'équipes

La plupart des joueurs ne s'entrainent pas. Ils ne sont pas motivés par l'étude, se sentent dépassés devant  l'immensité de la tache et essaient de se maintenir en pratiquant. Ils sont fainéants et jouisseurs et trompent leur ennui avec les émotions liées au jeu. Les adultes ont une approche du jeu très proche de celle des enfants.

Leur vie échiquéenne est souvent une suite d'humiliations. Après leurs défaites, les gars se mettent en colère mais ne font rien pour améliorer leurs résultats.

 

Après vingt ans de pratique, les voilà comme des poules devant un couteau au troisième coup de l'ouverture. 

 

En suivant un entrainement collectif au club, apprenez une méthodologie, des techniques de travail.

Des séances de deux heures sur de longs mois sont nécessaires pour espérer des progrès si vous n'avez pas un métier prenant ou une famille étouffante. Ce jeu demande de la disponibilité.

 

En analysant des positions en groupe, vous comparez votre niveau d'analyse avec celui de vos camarades. Des joueurs de petite catégorie montrent des capacités surprenantes. Le classement n'est pas juste le reflet de la force brute d'analyse. Les performances dépendent d'autres facteurs : La gestion du temps de réflexion, les prises de risque, l'émotivité, le choix des ouvertures, la résistance, les connaissances. 

 

Faire des cours aux adultes est délicat: il faut ménager les susceptibilités. Autant les jeunes, habitués à l'école, acceptent les jugements négatifs et l'autorité des maitres. Autant les adultes n'aiment voir leurs erreurs pointées. Ils sont plus fragiles. 

 

Les ateliers d'échecs en écoles privées

Les écoles publiques sont des entités administratives ouvertes à tous et les écoles privées des entreprises.

 

Un métier au coeur de la société. Les enfants sont des livres ouverts et expriment sans détours leurs préoccupations. Leur apprendre les bases du jeu n'a pas un grand intérêt et les observer me distrait.

 

Dans les écoles privées limougeaudes, les gosses sont munis d'un permis à point et lorsque le quota dépasse, la porte se profile mais les exclusions en primaires sont rares.

Les directrices sont toujours sur le pont. Elles veulent imposer la discipline et sortent de leur bureau rouges de colère après les entretiens avec des élèves récalcitrants ou des parents revendicatifs.

Une d'entre elles, une vraie fouine. Pendant plus d'une dizaine d'années, elle surgit à l'improviste dans mes cours et la moindre situation équivoque avec les enfants m'aurait valu la porte. Elle me fait confiance car elle m'a souvent laissé seul avec les enfants dans l'école. Ses visites impromptues me rendent service car les enfants en ont aussi peur que moi et je leur répète: "Attention la directrice va passer! " pour les tenir tranquille. Elle a quand même fini par me virer sans me dire pourquoi et en me regardant méchamment et çà m'a intrigué. Je me suis habitué à son air revêche. En tout cas, je n'ai pas regretté la marmaille.

  

Les écoles publiques centrales sont désertées par les familles. Les enfants sont envoyés dans les écoles privées ou dans les écoles publiques des petites villes pavillonnaires environnantes. C'est compartimenté, les ghettos de riches dans les écoles privées, les classes moyennes dans les écoles des villes pavillonnaires et les étrangers et les pauvres dans les écoles de banlieue.

 

Tu commençes dans une catégorie sociale et des barrières invisibles t'empêchent d'en changer.

 

Les écoles privées sont prises d'assaut. Les riches y sont mais tous ceux qui ont trois sous devant eux veulent en être. Même de petits employés municipaux y inscrivent leurs gamins. Les classes sont surchargées, le moindre espace est investi pour y installer un élève.


Les riches font des efforts pour l'obtention de diplômes de leurs gosses. C'est la clé pour perpétuer leur domination sociale. Ils les inscrivent dans les ateliers d'échecs aux valeurs éducatives reconnues.

 

Leurs enfants s'expriment bien et ont de l'humour. Les mères catholiques dévouées et leurs ribambelles de gosses trainent dans la cour à la sortie des classes. Elles s'ennuient mais leurs gamins semblent heureux.

La religion, c'est bien pour les enfants, le Christ qui marche sur l'eau, la petite voix de la conscience chrétienne te dit de faire le bien. Le diable te conseille de faire des bêtises. Une fille du cours préparatoire m'a raconté son cours de catéchisme, c'est adorable. Arrivé à l'âge adulte, la vie se gâte avec tous les interdits religieux.

 

Les enfants sont en général aimables; Ils ne vont pas renverser la table. Ils sont privilégiés, les vacances au bord de la mer en toute saison. De nombreuses soirées sont organisées chez eux.  A huit ans, ils ont parcouru la planète. Il n'y a pas de mépris social chez les petits. 

 

J'ai de trop gros effectifs et de mauvais horaires. Les enfants ont des journées longues. Le soir, ils deviennent pénibles. Certains enfants essaient de recréer l'ambiance familiale à l'école et moi, pauvre animateur d'échecs, je dois affronter leur agressivité. Que vivent-ils chez eux pour se mettre dans des états pareils? Les parents égoistes sont occupés professionnellement et les enfants délaissés. 

Les gamins veulent le chaos et l'institution veut l'ordre. Pas le droit de les frapper, de les punir sévèrement, de les menacer. Si j'en exclus un, je perds le montant de son inscription et je n'aime pas virer les enfants. 

 

Je suis relégué dans de veilles cambuses sans véritables issues de secours. "En cas d'incendie, qu'est que tu fais ? Tu brûles avec eux ou t'essaies de te sauver" La directrice m'a indiqué un couloir lugubre pour fuir sous les toits. Il n'y a pas de places potables pour mon atelier et ils ont fini par m'envoyer dans les salles de classes. Les casiers surchargés tombent, il y a des petits larcins. Je gêne les maîtresses. Un soir, un élève marche sur une cartouche d'encre et éclabousse le mur. Le cours suivant, l'enseignante très énervée m'explique qu'elle a du nettoyer elle même et que l'avenir de l'atelier est largement compromis. J'ai subi ce genre d'aventure dans le public et il n'y a pas grand chose à faire que d'attendre. Elle  a eu gain de cause, l'année suivante, la nouvelle directrice n'a pas pris mes appels. Dix ans dans une école et viré sans une parole. Chrétienté ou gauchisme, des logiciels superficiels, dessous affleure la vilaine nature humaine.     

 

Tous ces gosses exigeants et agités m'épuisent. Pas de cours au tableau. Les enfants n'écoutent pas. Ils regardent, j'ai l'impression qu'ils ont compris, mais lorsque je les interroge, aucune trace de ce que je viens d'expliquer. Ils ont des stratégies de simulations. Le travail avec des fiches, en individuel est plus productif. Rarement en collectif ou avec de petits groupes.

 

Il n'y a pas d'égalité. Beaucoup ont des problèmes de concentration. Un enfant cherche la solution d'un exercice pendant deux minutes et ne veut plus rien faire, considérant avoir produit un effort suffisant. Il faut le motiver, changer d'activité car il se lasse vite. Dans la même classe, des enfants sont capables de résoudre des énigmes complexes et de rester concentrés et d'autres, sans volonté, pour qui il faut un an pour arriver à faire de petits progrès. Les écarts de niveaux sont énormes et cela dès la maternelle.

  

En de rares moments, même les plus retors peuvent montrer un désir d'apprendre et être reconnaissants quand je fais des efforts pour leur expliquer.

  

Parfois des enfants refusent de jouer avec les autres; Souvent par peur de perdre. Des exercices solitaires ne peuvent pas les occuper toute l'heure.  Au premier, je raconte en aparté que je lui ai trouvé un adversaire qui n'a jamais gagné une partie, qu'il sait à peine bouger les pièces, qu'avec lui, la victoire était assurée. Je vais voir le second élève et je fais le même discours, j'arrive ainsi à les faire jouer ensemble.

 

Les échecs sont un jeu de société. Lorsqu'ils jouent, je vois apparaître dans la classe les clans, les violences, les exclus , les doués, les meneurs, les élèves en difficulté d'apprentissage, les problèmes d'attention.

 

Les élèves peuvent être répartis en catégories. Les tranquilles, les sages qui dérapent de temps en temps et un dernier groupe ingérable qui faisait juste de l'opposition.   

Un tableau ordinaire: Les joueurs sont appariés par niveau, en respectant les désirs de chacun, quelquefois après pas mal de palabres. Les deux plus terribles jouent et je reste près d'eux; Quelques enfants tranquilles sont occupés avec des fiches. Tout d'un coup, plusieurs querelles éclatent  et je suis débordé. Le son monte. Repli sur la ligne rouge : Pas de jets de pièces ni de grossièretés. Si quelqu'un passe dans le couloir, je vais encore être mal vu. 

  

 

Une météo changeante. Je pars à l'école déprimé en pensant retrouver leurs gnangnans, leurs caprices et toutes leurs histoires puériles et le cours se passe bien.  

 

Ils ont accru la sécurité à cause des attentats. Ils ont installé des caméras à l'entrée des écoles. Les entrées et sorties sont notées. La société penche à droite, l'école privée aussi.

Le vote rassemblement national est important dans la communauté catholique dixit La Croix.

Le repli sur soi communautaire est sensible. 

 

Des contradictions: ils veulent le salut au drapeau, l'église, la famille unie, l'ordre et la discipline pour le pays. Pour eux, la fête sans interruption, aucune restriction, les divorces, les familles recomposées, les affaires sans entraves, laissant leurs enfants tourmentés et sans repères. 

 

Des gamins jouent aux royalistes contre les républicains dans la cour. En CM2, ils commençent à être snobs. Je dit à un enfant que les royalistes, cela n'existe plus. Il m'a répondu en souriant: « Mon père a plein d'amis royalistes». Mince alors, un directeur administratif. 

  

Les enseignantes répétent aux enfants les principes moraux et cela a un effet bénéfique. Je ne vis pas de violences physiques et les enfants handicapés semblent intégrés.

J'avaient les mêmes élèves durant plusieurs années; Pas de cours séquencés en périodes comme dans le public.  Mieux payé aussi mais sans gagner des fortunes.

 

Les maîtresses sont marquées par la fatigue. Elles ont de petits salaires et travaillent beaucoup. Durant l'interclasse, elles font travailler les élèves en difficulté.

 

La tendance est conservatrice, la richesse est une qualité essentielle: Une maîtresse fait l'éloge d'un élève devant ses camarades. Pour un exposé sur les travaux publics, sa mère a acheté pour des centaines d'euros de gros jouets métalliques: Des grues, des camions, des bulldozers sur toutes les étagères de la classe. Je trouve l'étalage ostentatoire mais l'enseignante est aux anges.

 

La professeure de la salle attenante débarque dans mon cours, fâchée. Un élève joue seul et suicide ses pièces en criant. J'ai déjà vu ce genre de comportement. Il n'est pas heureux, sa soeur m'a montré une marque sur sa figure et j'ai supposé un père violent. L'institutrice a regardé l'élève avec de gros yeux. Pour la maitresse religieuse, le suicide est un tabou.

A l'inverse, je pense le jeu comme une échappatoire et je laisse libre cours aux enfants d'exprimer leurs émotions.

C'est une bonne maîtresse, elle rassure les petits avec ses lignes directrices claires et bien établies. Un autre jour, j'ai sa classe mais les enfants ont changé de comportement, ils sont agités, je n'arrive rien à en faire. Elle est en congé et sa remplaçante n'a pas son savoir faire.

 

 


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